The pit

Jour 6 - Soir

L'hélicoptère s'était posé sur l'hélipad de la section médicale. Le conducteur avait demandé aux deux autres de rester à l'arrière de l'appareil, question de discrétion. Sinon ils risquaient l’exécution. Le "centre" était une immense fosse d'environ un kilomètre de diamètre, certainement une ancienne mine à ciel ouvert, ou une carrière, dans laquelle se superposaient d'imposants bâtiments aux murs blancs et aux petites fenêtres. Une sorte de tramway tournait en rond aux deux tiers du rayon, permettant l'accès rapide à toutes les structures. Surplombant le centre, des murs le cernant, et ils semblaient hauts. La seule voie par véhicule était aérienne, et le Matal Tropsk contrôlait la circulation aérienne dans la zone.

Fyrone fut mené aux urgences, J aussi, quant à Xia, on lui fit passer des tests psychologiques qui se révélèrent totalement improbables et incohérents. Le soir venu, l'instructeur en chef convoqua J-4664 dans son bureau, lequel trônait dans le dernier étage du bâtiment central de la fosse.

"J'ai déjà lu votre rapport, vous n'êtes pas ici pour faire le compte rendu de votre mission, mais pour m'expliquer ce que font vos deux acolytes ICI. Je comprends que vous ayez amené le garde, qui n'aurait pu être soigné qu'ici ou dans un centre de la SEKA - et il n'y en a pas de gratuit à No-Klimskia... Mais vous n'êtes pas censé avoir d'amis, si ? Et ce garçon manqué ? Même nos psychologues n'arrivent pas à la cerner. Elle régit comme une folle, un agent double parfaitement entraîné, ou un être dénué de personnalité - comme vous et moi. J'attends quelques explications autres que "on a tué des terroristes ensemble"."

-Eh bien... Je pense sincèrement qu'ils sont de mon, "notre" côté. De plus, ils possèdent de bonnes capacité en combat. Ils ont un bon potentiel, pourquoi ne pas les recruter eux aussi? Ils n'ont nul part où aller et ils savent se battre, monsieur.
Le ton de "J" était grave, sincère. Tout en disant cela, il regardait droit dans les yeux l'instructeur en chef. Il croyait vraiment en ce qu'il disait, et cela se voyait dans son regard.

"Notre but principal est le recrutement de nouveaux agents parmi les plus démunis afin de promouvoir l’ascension sociale dans notre pays. N'est-ce pas ?"

Un long silence s'installa. Le cynisme de ces propos était oppressant.

"Vous allez donc vous charger personnellement de leurs formations, et nous retiendrons toutes vos primes pour les financer. S'il arrive quoi que ce soit de fâcheux avec eux, vous serez tenu pour responsable."

Il se leva, contourna son bureau, et jeta le jeune assassin dehors. Il se demanda alors s'il n'aurait pas mieux fait de tous les abattre, pour faire un exemple.

Le jeune homme, perturbé par son erreur, resta un moment derrière la porte. Il se dit qu'il vaudrait mieux prévenir Fyrone et Xia de la nouvelle situation. Il commença par aller voir Fyrone, qui était toujours aux urgences, allité dans une chambre du Centre. "J" se mit en route pour aller lui rendre visite.

Bon ba il serait peut être temps de faire le point. il était un garde banal et a été emmener dans une embrouille qui ne le regardait pas, enfermer pendant plusieurs jours (peut-être même une semaine) emprisonné par des rebelles, gravement blessé en tentant de s'évader et enfin conduit ici par ce mec là "J" ce qui lui à permis de sauver son bras. En parlant de "J" il le vit arriver. Il ne savait pas si il devait le remercier pour l'avoir emmené ici, ou lui dire d'aller se faire foutre pour l'avoir entrainé dans cette merde. Bon il décida de le remercier ( évidemment le fait qu'il soit armé et trois fois meilleur que lui en combat n'avait rien à voire avec cette décision). Lorsque "J" arriva il lui adressa seulement se simple mot et pourtant au combien difficile a prononcer pour lui "merci".

"J" rentra dans la chambre de Fyrone qui était réveillé. Le blessé le remercia. "Merci."
Merci? C'est quoi, ça, "Merci"? On lui a dit toute son enfance d'être un "Tueur sans merci", mais est-ce que l'expression de Fyrone était un synonyme de "pitié"? Bien sur que non. Le jeune assassin avait une vague idée de la gratitude, et quoi qu'il en soit, il en voyait la pleine expression sur le visage de son compagnon, un peu crispé -peut-être parce que le jeune homme venait de s'assoir accidentellement sur la sonde urinaire du blessé- mais la gratitude était là.
Après s'être assis ailleurs, "J" lui sourit et lui tapa sur l'épaule -pas celle blessée- en lui disant :
-Au moins, on t'aura sorti de ton train-train quotidien.
Cette remarque ne fit pas rire Fyrone. "J" prit une grande inspiration avant de continuer :
-Bon, je me suis entretenu avec mon supérieur. Vous pouvez rester, mais vous serez sous mon commandement. Je gèrerai votre entraînement ainsi que vos dépenses. Et pas de conneries, sinon c'est moi qui prend. Et ici on ne rigole pas avec les punitions. On a un lien assez... étroit avec la mort. Alors, content de monter en grade?

"Heu..." alors ça s'était vraiment inattendu. Jamais j'aurais songé pouvoir faire parti d'une branche aussi élevée du Metal tropsk. Déjà je vais sortir de ma routine, après ça veut pas dire que ça soit moins chiant... si n'importe quoi est moins chiants que garde, oui même ceux qui lavent les chiottes -si vous saviez toutes les choses intéressantes que l'on peut trouver dans des chiottes publiques-. Toutefois une question existentielle me taraude la tête : "Et ça paye bien?".

"J" fut surpris de l'engouement soudain de Fyrone. Sa question fit sourire le jeune homme d'avantage.
-Eh bien disons que tout dépend de la manière dont tu t'y prend. Généralement, tu touches une petite somme pour couvrir tes dépenses durant la mission -environ 500 URE- Ce que tu ne dépenses pas, tu le garde. La mission terminée, tu reçois une prime supplémentaire calibrée en fonction de tes précédentes dépenses.
Personnellement, je ne sais pas trop si c'est "bien payé", j'ai un rapport avec l'argent assez restreint, sachant que je dépense peu et que je stocke tout. Je ne sais pas vraiment quoi en faire, puisque tout l'équipement dont j'ai besoin m'est fourni. Je pense l'utiliser si jamais je sors d'ici, ce qui n'est pas le centre de mes problèmes en ce moment. Ca répond à ta question?"
Le jeune homme ne faisait plus assassin une fois "chez lui". Il ressemblais plus à un grand frère un peu distant, mais plutôt chaleureux avec ses proches. Et des proches, il venait d'en trouver malgré-lui, contre toute attente et surtout contre son code d'honneur. Cette petite pensée lui pinça le coeur, et les mots cyniques de l'instructeur en chef lui revenaient de plein fouet. Il se releva du lit.
-Bon, je te laisse te reposer, j'ai encore deux-trois trucs à régler."
Il sortit de la pièce et referma la porte lentement, comme si Fyrone dormait encore. Il se dirigea vers le bloc neurologique du Centre, à la recherche de Xia.

L'interrogatoire psychologique avait laissé les instructeurs sans voix. Ils se concertèrent, hésitants, et finirent par revenir vers la jeune fille.

"Certains sujets de notre centre doivent passer au scanner, afin de déceler d'éventuelles capacités que le commun des mortels estime surnaturelles. Suivez nous."

Xia n'ayant pas le choix, elle suivit les scientifiques, et se retrouva bientôt couchée, des électrodes branchées partout sur le crâne. Ils lancèrent le système.

Lorsque J-4664 arriva en face de la porte de la pièce dans laquelle on avait amené Xia, un cri retentit, il l'ouvrit par réflexe, et découvrit Xia en pleine crise de spasme, au sol. Deux personnes semblaient désemparés face à un écran qui ne donnait plus que du brouillard. Le dernier neurologue tentait de retirer les électrodes de la tête de sa patient, qui, inconsciemment, lui administrait de grands coups désordonnés ne lui facilitant pas la tâche.

-Hey, laissez-moi faire! Merde...
"J" poussa les médecins loin de Xia et la prit dans ses bras. Il eut du mal à la contenir tant elle bougeait. Le jeune homme tentait de la réveiller de sa crise.
-Xia, Xia, calme-toi, calme...
Il la serra fort contre lui, en espérant qu'elle s'arrête.

Contenir Xia : 47%

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'D100' : 69


Xia éjecte le jeune homme, qui tombe sur le dos. Un médecin a l'idée géniale de débrancher la source d'énergie des électrodes. Xia cesse alors ses spasmes, mais les appareils restent allumés.

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Réveil : 46%

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'D100' : 27



La jeune fille reprend conscience avec un horrible mal de crâne. Lorsqu'elle regarde autour d'elle, elle se rend compte qu'elle voit tout en bleu, dans des milliers de nuances qu'elles pensait imperceptibles.

- Oh putain ...

C'est la première chose qu'elle put dire lorsque, les yeux encore fermées, elle sentit une douleur immense lui envahir la tête. Comme si elle se réveillait après une bonne grosse cuite à l'alcool de riz ... Même pire à ce stade. Xia avait l'impression qu'on l'avait assommé avec une barre de fer à une trentaine de reprises, sauf qu'elle ne saignait pas.

Elle ouvrit doucement ses paupières. Elle voyait tout en bleu, c'était même plutôt joli à voir ... La jeune femme adore le bleu, c'est la couleur que l'Adriatique a su préserver et la couleur du ciel des zones abandonnées et encore non polluées. Du turquoise, de l'indigo, du bleu marine, du cyan ... La métisse avait l'impression d'avoir fumé quelque chose de pas très net. C'était plutôt drôle, et c'est en souriant qu'elle se leva.

Tous la regardèrent avec stupeur, "J" était également près d'elle. Les yeux de toutes les personnes étaient écarquillés par une surprise dont elle ne décelait pas la cause. Xia fronça les sourcils, se tournant vers les visages dont la couleur restait étrangement ... bleue.

Elle se massa légèrement le crâne. Il était singulier que les effets ne s'atténuent pas. Elle se sentait, pourtant, bien réveillée à présent.
Mais c'est en se regardant dans le carrelage du mur blanc réfléchissant qu'elle comprit la cause de ce regain d’intérêt à son égard.

Ses pupilles ... La teinte sombre, le mélange de marron et de noir qui les ornaient avait disparu, totalement. Au creux de ses yeux bridés résidait une couleur turquoise, un magnifique bleu qu'elle a eut envié à certaines filles d'Europe de l'Est quand elle était enfant.

Mais là ... Elle n'en voulait pas de cela. La fierté chinoise, les yeux foncés que tous ces compagnons avaient ... Une part d'elle-même s'écroulait. Elle se les frotta, espérant se réveiller d'un mauvais rêve. Les mêmes yeux étaient visibles dans son reflet. Elle recommença. En vain. Ses prunelles lui faisaient mal. Une expression sans nom s'était dessinée sur son visage, un mélange de profond chagrin, de colère, de frustration, de tous les sentiments négatifs qui puissent exister. Xia se tut, ne laissant aucune chance à ses ressentis de s'exprimer.

Non. Ce n'était pas possible. Elle ne voulait pas y croire.

"J" ne comprenait pas ce qu'il voyait. C'était... tellement bizarre... Xia avec des yeux... ces yeux d'un bleu éthéré, qui semblait crépiter quand on regardait bien. La première chose qui lui venait à l'idée, c'était l'état de son amie.
-Xia, euh... Ça va?

Ça va ? Ça va ?! CA VA ?!
Xia serrait les lèvres pour ne pas crier. Comment ça peut aller ?! Ses yeux changent de teinte sans raison, elle ne sait pas pour combien de temps ça va durer, elle voit tout en bleu comme si elle était sous substance hallucinogène, elle a mal à la tête, elle est au summum de sa tristesse et de son énervement mais on ose lui demander comment ça va ?! Tous la fixaient avec des yeux ahuris. HEY ! Ce n'est pas un spectacle, faudrait l'emmener voir un médecin ou quelque chose, pas la regarder comme si c'était une bête de cirque et encore moins lui demander comment ça va !

Elle resta en face du mur, sans expression et sans voix, à se regarder. Elle était déboussolée. Si les larmes lui montaient aux yeux, Xia allait avoir mal et elle ne verrait sans doute plus rien pendant quelques minutes. Si elle s'énerverait, son mal de tête ne ferait qu'empirer ... Les poings serrés, elle se contenta de répondre par un "Mmh", toujours plongée dans la teinte presque azur de ses yeux.

Le jeune homme comprit le mal-être de la jeune femme, et d'un ton grave, il dit :
-Un médecin. Qu'un médecin l'ausculte.
Voyant que personne ne réagissait, il les poussa dans un élan de colère.
-Mais bougez-vous, putain!
Les médecins s'agitèrent et partirent. Le médecin en chef, le Professeur Chumush, arriva, calme et sérieux. Il vint auprès de Xia pour établir un diagnostic.

Il se tourna vers J et lui administra une mandale magistrale. Malgré sa petite taille et son aspect fragile, il possédait une force énorme. J aurait pu perdre une dent tant l'impact fut violent.

"On ne donne pas d'ordre aux instructeurs, ni aux scientifique, rebut de programme d'entrainement. Vous vous prenez pour l'élite, mais les tueurs ne sont qu'une infime partie du centre. Maintenant hors de ma vue."

Son ton était monotone, son visage, inexpressif, mais la menace pesait comme une ombre de plomb. Ce personnage avait une présence impressionnante.

Il assit Xia et commença son bilan. Il semblait à la fois surpris, inquiet, et excité comme un enfant, le tout visiblement contenu en lui.

Xia se laissa examiner, quasi docile à chaque mouvement qu'il faisait. Il auscultait avec soin ses yeux, qu'elle tentait de garder ouvert à chaque fois qui les observait. Elle avait mal, encore plus ... Elle espérait que cela ne soit que passager.
Le bilan fini, elle attendit le verdict et se contenta d'en demander le résultat par un :

- C'est grave ?

"Vous êtes atteinte de ce que les gens appelleraient communément de la magie. Plus scientifiquement, vous êtes dotée de capacités cérébrales supérieures, mais ça, ce n'est pas encore sur. Peut être que vous avez juste un petit défaut de pigmentation. Enfin. Pour votre mal de tête, rien ne pourra l'apaiser plus que le silence, et il y a des cellules d'isolement pour la méditation dans le sous sol du bloc médical. Ce mal de crâne reviendra à chaque fois qu'une énergie vous traversera. Sur ce j'ai vos relevés à analyser, au revoir."

Il poussa la jeune femme avec douceur mais force hors de la pièce, puis referma la porte sur elle.

Pendant quelques secondes, la jeune fille resta immobile, regardant la porte bleue en face d'elle.
Puis ... Elle rit.
Elle rit.
Elle rit mais comme jamais. Au point de ne plus pouvoir s'en relever. Pas parce que c'était drôle, non. Car c'était stupide, tout simplement.
Elle ne voulait pas y croire. Elle ? La magie ? Non. Pas possible.
Puis elle se calma. Rire lui faisait mal à la tête.
Venant d'un toubib, ça restait quand même bizarre. Soit ce dernier se moquait grandement d'elle, soit il était pressé, soit il avait raison mais elle aurait eu du soucis à se faire plus tôt ...
Enfin bon. Autant s'y faire. Ces cons du Matal Tropsk lui referont bien des analyses un peu louches à un moment ou un autre, elle allait savoir ce que ça donnerait. Xia allait devoir se balader avec un regard bleu pendant longtemps donc autant prendre l'habitude.
Elle se retourna. "J" était derrière elle.

-Ça te prend souvent de rire comme ça?
Le jeune homme se frottait encore la mâchoire, tant le petit homme l'avait frappé fort.
-Alors, si j'ai bien entendu, c'est de la magie... Dingue, quand on y pense...
Il s'arrêta et ils se regardèrent longtemps dans les yeux.
-Ça te va bien, cette couleur. Tu t'y fera, crois-moi.
A ces mots, il lui sourit.
-Au fait, j'en ai déjà parlé à Fyrone, mais vous êtes tous les deux admis, sous ma tutelle. Ne casses rien, d'accord? Bon, je rentre dans ma chambre, je suis crevé moi, de me faire taper de partout!"
Ils échangèrent un petit rire avant de se séparer. Le soir tombait, le Centre s'éclairait.
Le jeune homme rentra dans sa chambre, enfin plutôt dans sa mansarde. 9 mètres carré tout au plus, en béton coulé. Une petite fenêtre en haut, un lit, une armoire. C'était la bonne vieille chambre de "J", celle qu'il cotoyait maintenant depuis 20 ans. Il se laissa tomber sur le lit qu'il avait fait avant de partir pour cette mission maudite. Il lui semblait bien plus doux et moelleux que les planches de la prison rebelle. En parlant de ça, il passa sa main dans son dos, pour toucher, car il se demandait ce que l'autre lui avait fait. Il sentait des reliefs sur sa peau... des cicatrices, des brûlures, des crevasses formées par des entailles... Cela ne lui disait rien. Le jeune homme était tout de même rassuré que les médecins du Centre l'aient fait cicatrisé, et qu'ils aient réussi à virer ce qu'on lui avait fait sur le pectoral gauche. Il se posa sur son lit et attendit...

Un homme vint trouver Xia et lui indiqua une chambre dans laquelle elle pourrait se reposer. Elle y trouva un plan des bâtiments, qui indiquait où trouver cantine, capsules de méditation, zone d'entrainement, et cetera.

Xia entra dans la dite-chambre et l'observa méticuleusement. Ce n'était pas du luxe, elle s'y attendait forcément ... Une pièce à l'espace confiné, n'ayant que pour ornements un lit et une armoire. Une petite fenêtre était dessinée dans le mur en béton coulé. Et c'était tout.

Elle verrouilla la porte derrière elle et retira la totalité de ses vêtements, s'allongeant nue dans le lit et ses draps peu épais qui lui étaient offerts mais qui semblaient le summum de tout ce qu'il y avait de plus confortable sur cette planète. Dans un sens, après avoir passé plus de deux semaines à vagabonder dans la Nature et à dormir sous des arbres, tout lui semblaient mille fois plus confortable. Puis, elle était fatiguée. Xia détestait dormir, mais pourtant, ses yeux commençaient à se fermer et son esprit commençait à vagabonder vers les songes.

Enfin elle avait réussi à atteindre cet objectif qui semblait impossible à réaliser aux yeux de ses amis, de sa famille, des siens ... Xia tentait de réfléchir à un moyen par lequel elle pouvait les contacter. Son père lui avait donné tout ce qui fallait pour qu'elle puisse le joindre si besoin est mais au sein du Matal Tropsk, comment ? Encore plus avec "J" aux alentours.

Hm, "J" ... Un assassin qui s'est, finalement, bien vite ouvert aux autres pour quelqu'un qui, au départ, avait une allure glaciale et fort loin sympathique. Maintenant, la rebelle le trouverait presque amical. Même un peu trop pour quelqu'un qui fait parti d'une faction d'humains robotisés depuis l'enfance. Fyrone aussi est sympa. Mais si actuellement, elle devait se méfier de quelqu'un en particulier, cela sera celui qui deviendra son tuteur, rien d'autre ...
Non, en fait, autant se méfier de tout le monde et se faire discrète. Xia était douée dans le domaine donc autant qu'elle ne gaspille pas ses capacités inutilement.

Puis, elle repensa aux paroles du docteur, à ses yeux à présent bleus qui fixaient, avec difficulté, le plafond teinté d'un bleu foncé, même pas de noir dans l'obscurité. Un rire sarcastique, léger, s'échappa de ses lèvres. De la magie, hein ? Si elle savait maîtriser la magie, elle ne tomberait pas dans des cauchemars horribles et sanglants à chaque fois qu'elle fermerait les yeux ... Elle maîtriserait ce bordel ...

Et puis merde.

Xia ferma les yeux et Morphée la tira à lui, l'enfermant dans un sommeil profond.